État des lieux du harcèlement scolaire
Longtemps
nié dans la société française, le phénomène de harcèlement entre pairs à
l’école n’a été que très récemment pris en considération. Il aura fallu
attendre les années 2010 pour que les gouvernements successifs
s’intéressent à ce phénomène largement connu dans d’autres pays, en
particulier dans ceux du nord de l’Europe et dans les pays anglo-saxons.
Les premiers travaux sur le sujet remontent aux années 1970, mais c’est
dans les années 1990 qu’ils se sont multipliés. Deux psychologues, l’un
norvégien, Dan Olweus, l’autre britannique, Peter Smith, ont contribué à
faire connaître ce phénomène en lui donnant une définition précise, et
principalement en réalisant des enquêtes qui ont permis de mesurer
l’ampleur du phénomène et de mettre en place des programmes de
prévention.
Dans tous les pays de l’OCDE, le harcèlement scolaire
concerne environ 15 à 20 % des enfants en âge d’être scolarisés, parmi
lesquels on compte 10 à 15 % de victimes, 4 à 6 % d’agresseurs et 3 à 4 %
de victimes-harceleurs.
Les conséquences psychologiques peuvent être
dramatiques, certaines victimes croyant ne trouver d’autre issue que
dans le suicide. Cinq pour cent des élèves subissent un harcèlement au
moins une fois par semaine, fréquence à partir de laquelle il est
considéré comme une forme grave.
Source : Catheline, Nicole. « Introduction », Nicole Catheline éd., Le harcèlement scolaire. Presses Universitaires de France, 2018, pp. 3-4.