Le développement dynamique du marché du travail du Vietnam

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Cours: MOOC - LES ENJEUX DU TRAVAIL AU VIETNAM
Livre: Le développement dynamique du marché du travail du Vietnam
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Date: lundi 6 mai 2024, 00:10

1. Le Doi Moi et l'évolution du travail au Vietnam

LE CONTEXTE

Le Vietnam a subi des transformations économiques extraordinaires depuis le milieu des années 1980. La plupart des infrastructures du pays ont été détruites durant la guerre avec le sud vietnam les États-Unis pendant les années 1960 à 1970 et le gouvernement communiste met en œuvre un système économique centralisé après la réunification du pays en 19761.


Ce système implique une réforme agraire et la collectivisation publique de tous les biens de production. La performance économique sous un système économique centralisé était inadéquate et a entraîné plusieurs pénuries de denrées alimentaires, un développement industriel limité, des infrastructures mal adaptées et plus de 70 pour cent de la population vivant au seuil de la pauvreté. De plus, le Vietnam était isolé du reste de l’économie mondiale et avait peu d’échanges économiques avec les autres pays du bloc communiste.

Confronté à l’échec du système économique centralisé et exposé au succès de la réforme de la Chine, le gouvernement communiste du Vietnam décide de lancer son initiative de renouveau économique « Doi Moi » en 1986. Le Doi Moi cherche à revitaliser la croissance économique et la développer en commençant par une transition graduelle de son système économique centralisé vers une économie de marché et à l’intégrer dans l’économie mondiale.

Les réformes sous le Doi Moi ont enlevé graduellement les embouteillages au niveau du secteur public et permettent les investissements privés. Les indicateurs clés de mesures incluent le transfert des terres agraires appartenant à l’État aux particuliers, la libéralisation des prix et la privatisation des industries du commerce.

Les principales réformes entreprises à partir de 1986 ont ciblé quatre secteurs : la privatisation de l’agriculture, les entreprises publiques, le secteur privé et la loi sur les investissements étrangers.


La privatisation de l’agriculture

Le Politburo (le premier conseil dU parti politique) adopte la résolution numéro 10 en avril 1988 sur la rénovation du mode de gestion en agriculture. La résolution confirme le retour à une agriculture privée, dans laquelle on privilégie les paysans plutôt que les coopératives. Ce qui signifie que la terre est partagée entre les paysans en tenant compte du nombre de personnes dans la famille et leur capacité de gérer la terre. L’usage de la terre est concédé pour une durée de quinze ans à condition de payer les diverses taxes. Une fois les taxes payées, la récolte devient la propriété du paysan et il est libre de la vendre sur le marché. En parallèle, le rôle des coopératives est réduit à des tâches d’irrigations et avec le temps, leurs ressources et leurs raisons d’être diminuent en proportion.


Les entreprises publiques

De nouvelles règles ont été instaurées pour le fonctionnement du secteur public en décembre 1987. Les entreprises qui produisent des biens de consommation seront soumises à la loi du marché, plus spécifiquement, elles doivent respecter les règles de la comptabilité économique et doivent être rentables. À défaut de générer des profits, les entreprises devront se dissoudre ou repartir dans un autre secteur d’activité économique.

Les entreprises publiques se voient dotées d’une responsabilisation de leur propre gestion à l’exception de 35 unions d’entreprises stratégiques ciblées par le gouvernement, on compte parmi elles les secteurs du transport, communications, produits chimiques, acier, charbon pour en nommer quelques-unes. L’autonomie de gestion des entreprises publiques permet de passer librement des marchés, embaucher ses employés, fixer les salaires et investir. En revanche, les entreprises doivent payer un impôt sur leurs gains.


Le secteur privé

En juillet 1988, le Politburo adopte la résolution numéro 16 qui stipule que l’État garantit les intérêts légitimes, y compris le droit de propriété et d’héritage des petits entrepreneurs et des capitalistes nationaux engagés dans la production industrielle. Ce droit est maintenu pour tous les citoyens dans la constitution en 1992 et qui précise que la propriété légale des personnes physiques et morales ne sera pas nationalisée.


Loi sur les investissements étrangers

Les effets du Doi Moi sur les investissements directs étrangers (IDE) sont matérialisés rapidement après l’ouverture de l’économie vietnamienne aux investisseurs étrangers en 1987. Cette nouvelle loi promulguée le 9 janvier 1988 autorise plusieurs formes d’investissements étrangers : la coentreprise ; entreprise à 100 pour cent étrangère ; contrat de coopération d’affaires, entre entités économiques vietnamienne et étrangère.


Résultats économiques

Les réformes successives et l’adaptation de l'économie vietnamienne à la mondialisation libérale lui ont permis son entrée à l’OMC en 2007. Les deux dynamiques à l’œuvre, mondialisation et régionalisation, poussent le Vietnam à s’ouvrir et à miser sur l’échange commercial pour développer son économie.

C’est le commerce extérieur qui a tiré vers le haut depuis 25 ans l’économie vietnamienne et qui lui permet d’atteindre toujours des hauts niveaux de croissance (plus de 7% en 2018). La libéralisation des forces productives à la campagne ainsi que la généralisation des variétés à haut rendement ont conduit par exemple le Vietnam à devenir le 2ème exportateur de riz (derrière la Thaïlande). En parallèle, d’autres cultures se sont également développées : la canne à sucre, le thé, le poivre, le caoutchouc ou le coton. Le café et l’aquaculture sont aussi deux très grandes sources de revenu pour le pays.

Le pays a ainsi adopté la même stratégie économique que les « dragons et tigres » de l’Asie Orientale, qui est de produire pour l’exportation en jouant sur l’avantage comparatif du bas coût de la main d’œuvre, que ce soit dans l’agriculture ou dans l’industrie (agroalimentaire, textiles notamment).

Aujourd’hui le pays exporte en très grande majorité des produits manufacturés (70% contre 12% pour les produits agricoles), ce qui a fait entrer le Vietnam dans la catégorie des « nouveaux pays industrialisés » selon la nouvelle division internationale du travail.

2. Le Viêtnam : une nouvelle réussite du modèle de développement asiatique

Dossier : Le Viêtnam en 2005

Magazine N°609 Novembre 2005

Par Jean-Bernard VÉRON


Au départ, un pays pauvre et exsangue, au développement bloqué

Au tournant des années quatre-vingt le Viêtnam sort de trois guerres successives, avec la France d'abord, les États-Unis ensuite et, enfin, au Cambodge lors de l'épisode des Khmers rouges. Il est alors désespérément pauvre à l'aune tant du produit par tête, qui est de l'ordre de 100 dollars, que de l'équipement en infrastructures ou de l'accès aux services sociaux de base (santé, éducation, eau potable). Malgré la prédominance des activités agricoles, il peine certaines années à assurer son autosuffisance alimentaire. Non que le gouvernement n'ait rien fait, mais parce que les maigres ressources nationales étaient drainées par la guerre et que le modèle économique en vigueur s'avérait peu efficace.

Le sursaut vint de la prise de conscience que le mécontentement grandissant des populations, en particulier rurales, était un facteur de risque pour la pérennité du régime : après tant d'épreuves elles attendaient les dividendes de la paix. En outre, la Chine, depuis l'arrivée au pouvoir de Deng Ziaoping, montrait qu'un pays socialiste pouvait profondément modifier les règles du jeu économique sans mettre en péril sa stabilité politique.

Le changement de cap est formellement daté du 6e Congrès du Parti communiste vietnamien (dit du Dôi moi, ou renouveau) en 1986 avec les premières réformes économiques centrées sur la décollectivisation de l'agriculture. Depuis, touche après touche et de cette manière prudente et progressive qui caractérise la prise de décision au Viêtnam, on fait aux mécanismes de marché une place croissante dans la régulation des activités économiques ; le secteur privé, tant national qu'extérieur, gagne en importance ; le pays s'ouvre aux échanges ainsi qu'aux capitaux étrangers et se prépare à intégrer l'Organisation mondiale du commerce (OMC).


Un nouveau dragon est né

Les résultats de cet aggiornamento ne se firent pas attendre.

Depuis maintenant une quinzaine d'années le taux de croissance du PIB est en moyenne de 7 % par an [1], ce qui a permis de multiplier par cinq le revenu par tête (de 98 dollars en 1990 à 482 en 2004). Bien que le Viêtnam appartienne encore à la catégorie des Pays les moins avancés selon le classement des Nations unies, l'impact social de ce dynamisme économique est flagrant : le pourcentage de pauvres  est tombé de 70 % de la population en 1990 à 29 % en 2004.

Cette croissance est tout à la fois le produit et la conséquence d'une profonde transformation des structures de l'économie nationale qui voit se réduire la part des activités agricoles (39 % du PIB en 1990 et 22 % en 2003) au profit de l'industrie (respectivement 23 % et 43 %). Cette transformation ne signifie toutefois pas que l'agriculture ait décliné, mais que son rythme de croissance a été moins rapide. En effet, comparativement à d'autres pays du " Sud " engagés dans un processus de développement accéléré, le secteur rural vietnamien est en expansion. À titre d'illustration, le pays qui, avec une production de 15 à 16 millions de tonnes de riz, peinait à couvrir ses besoins à la veille du Dôi moi a plus que doublé les tonnages (35 millions de tonnes en 2003) et est devenu le troisième exportateur mondial de cette céréale. Corrélativement, le Viêtnam n'a pas connu de déplacement massif des populations rurales vers les villes, puisque 80 % des Vietnamiens vivaient à la campagne en 1990 et qu'ils sont encore 75 % en 2003. Cette quasi-stabilité est le fruit d'une politique volontariste, judicieuse en son temps mais qui freine aujourd'hui l'amélioration de la productivité de l'économie.


Ces performances impressionnantes sont certes à mettre au compte des réformes économiques qui ont libéré les énergies entrepreneuriales. Mais elles n'auraient pas été possibles sans, simultanément, un effort d'investissement exceptionnel et sans un élargissement des débouchés par le biais d'une ouverture croissante sur l'extérieur.

S'agissant du premier point, la formation brute de capital fixe, qui représentait 12,6 % du PIB en 1990, atteint aujourd'hui 35,1 %. Tout aussi remarquable est l'envolée de l'épargne nationale. Sur la même période elle est passée de 2,9 % du PIB à 28,2 %, ce qui signifie que le Viêtnam finance aujourd'hui les quatre cinquièmes de ses investissements au moyen de ses ressources propres. Même en tenant compte du fait qu'une fraction encore majoritaire des investissements est portée par le secteur public au sens large (budget national et entreprises d'État), l'effort d'épargne n'en est pas moins remarquable eu égard au faible niveau de revenu de la population.

En ce qui concerne l'ouverture sur l'extérieur, elle s'est imposée pour cette même raison de la faiblesse des revenus qui bride le développement du marché intérieur. C'est ainsi que les exportations ont été multipliées par 8 entre 1990 (2,4 milliards de dollars) et 2003 (20,2 milliards de dollars) et qu'elles équivalent désormais à 60 % du PIB.


Gestion économique prudente et souci de stabilité politique  et sociale

Ce bref panorama ne serait pas complet sans souligner deux points complémentaires.


Le premier est la grande prudence dont font preuve les autorités dans leur gestion des paramètres macroéconomiques. Cela se marque de diverses manières. En ce qui concerne l'endettement extérieur, le Viêtnam s'est libéré de la dette contractée vis-à-vis des pays qui appartenaient à l'ex-bloc socialiste et mène depuis une politique rigoureuse. C'est ainsi que l'encours de la dette est passé de 380 % du PIB en 1990 à 38 % en 2002 et que son service ne représente que 6 % des exportations de biens et services. Ce dernier ratio, fort modeste, s'explique également par la composition de la dette extérieure : elle provient, pour les neuf dixièmes, de prêts concessionnels fournis par les bailleurs de l'aide publique. Mais il est vrai que cet engouement desdits bailleurs, qui injectent bon an mal an près de 2 milliards de dollars dans le développement du Viêtnam, est largement fondé sur ses performances dans le développement économique et social.

Cette gestion macroéconomique de " bon père de famille " vaut aussi pour le processus très graduel d'ouverture du marché financier sur l'extérieur. À la différence de certains pays voisins, qui s'ouvrirent aux capitaux extérieurs avant que leur système financier ne soit assez robuste pour supporter les violents allers et retours propres à ces ressources et qui en firent durement les frais lors de la crise asiatique de 1997-1998, le Viêtnam traversa ladite crise sans autre dommage qu'un modeste tassement de son taux de croissance. Toujours dans le domaine macroéconomique, on notera la politique de change qui, depuis la fin des années quatre-vingt-dix, maintient une parité à peu près stable entre le dong et le dollar, ce qui, glissement de cette dernière monnaie aidant, permet aux exportations vietnamiennes de se placer aisément sur les marchés extérieurs.


Le second point méritant d'être souligné, et qui accompagne le rapide développement économique du pays, est la stabilité du régime. Inspiré du modèle soviétique mais progressivement épuré des archaïsmes économiques qui contribuèrent tant à la déconfiture du modèle en question, le régime vietnamien reste celui d'un État-Parti à direction collégiale, contrôlant le gouvernement, l'administration et l'armée et appuyé sur un puissant appareil sécuritaire. Jamais remis en cause jusqu'à ce jour, il tient sa survie, dans un monde où les pays qualifiés de socialistes se raréfient, à sa capacité à coller aux mutations de la société vietnamienne, qu'il freine parfois mais qu'il n'entrave jamais. À n'en pas douter, cette flexibilité est une des forces du système.


Un autre élément de robustesse du régime est incontestablement sa réussite en termes de développement économique et social, qui le légitime aux yeux de la population. Ainsi, la santé et l'éducation sont correctement dispensées, dans un pays qui reste objectivement très pauvre et la croissance a globalement permis d'améliorer le niveau de vie moyen des Vietnamiens.


Une nouvelle application du modèle asiatique

Sans minimiser les mérites propres au Viêtnam, il faut mettre ces bons résultats à l'actif de ce que l'on pourrait appeler le modèle de développement asiatique. Celui-ci connaît certes des variantes, qui tiennent aux particularités des sociétés nationales, à leur histoire, à la configuration des régimes politiques ainsi qu'aux points de départ du processus de développement, mais il est frappant de constater que les mêmes recettes produisent peu ou prou les mêmes effets dans nombre de pays de la région, et cela quelle que soit l'idéologie dont ils se réclament. En succession pressée Hong-Kong et Singapour, Taiwan et la Corée du Sud, la Malaisie, la Chine et la Thaïlande ont engrangé des performances économiques flatteuses, bien supérieures à celles de l'Amérique latine, de l'Afrique et du Moyen-Orient, au point que certains de ces pays rejoignent maintenant le monde développé.

Le modèle en question se caractérise par des similitudes touchant tant aux politiques mises en œuvre qu'au fonctionnement des institutions qui encadrent et régulent les activités économiques : un État fort, capable d'exercer un pilotage centralisé de l'économie sans étouffer néanmoins les initiatives individuelles ; un taux d'investissement durablement élevé, servi par un taux d'épargne non moins élevé ; une libéralisation progressive du jeu économique ; l'alliance étroite entre l'appareil d'État et les opérateurs économiques, ce qui est évident dans le cas des entreprises publiques mais l'est également, de manière plus subtile, pour les acteurs privés ; une gouvernance technique, financière et économique de qualité, du moins à l'aune de ce qu'elle est habituellement dans les pays en développement ; une ouverture graduelle et dissymétrique sur l'extérieur (soutien des exportations, maintien de barrières sélectives aux importations, fermeture du marché intérieur aux entrées de capitaux spéculatifs étrangers) ; de bons fondamentaux macroéconomiques (gestion raisonnablement prudente du budget, de la monnaie et de la dette).

Ce modèle se caractérise également par un décalage, qui peut atteindre plusieurs décennies, entre le démarrage économique et l'émergence d'un système politique pluraliste [3]. À l'évidence, ce décalage n'est accepté que parce que le modèle produit rapidement des résultats qui permettent d'améliorer le sort matériel des populations et qui asseyent donc sa légitimité sur son efficacité en termes de développement.


En conclusion, les défis à venir

Ce passage en revue de la situation du Viêtnam et des fondements de sa réussite donne à penser que les perspectives d'avenir sont plutôt bonnes. Cela ne signifie toutefois pas que tout péril est écarté, que le développement est définitivement sur les rails et que la stabilité du régime est inébranlable. Les défis structurels sont effet de taille.

Il faut d'abord que la machine économique continue à produire des emplois à un rythme soutenu pour absorber tant la croissance démographique naturelle [4] que l'exode rural. Or cette création continue d'emplois ne se peut sans la poursuite d'une croissance économique forte. Celle-ci sera de plus en plus fonction d'une part d'une diversification des activités vers des créneaux à plus haute productivité et, d'autre part, d'une montée en gamme qualitative. L'économie vietnamienne devra donc sortir d'un modèle qui reste fondé sur la quantité et les produits simples ou bas de gamme.

Il faut ensuite que les inégalités, mécaniquement induites par la croissance, entre monde rural et monde urbain, provinces riches et pauvres, détenteurs du capital et salariés, ne se creusent pas au-delà du raisonnable, sous peine de troubles sociaux et de contestation du régime.

Plus conjoncturellement, le Viêtnam va être confronté, dans les années à venir, à des risques d'instabilité accrue du fait d'une ouverture extérieure de plus en plus large dans le cadre de son adhésion à l'OMC.

Il lui faudra également mener à bien la réforme de son système financier public, accablé par les mauvaises créances, et liquider, redimensionner ou privatiser les entreprises publiques en minimisant l'impact sur l'emploi.

Toutes tâches d'autant plus difficiles que le régime devra simultanément gérer la réduction progressive de son contrôle direct de la sphère économique et, à plus long terme, le déverrouillage du système politique. Objectifs qui ne sont toutefois pas inatteignables, ainsi que le montrent d'autres pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est qui ont su, avant le Viêtnam, mener à bien ces transitions.

Il est bien évidemment trop tôt pour hasarder un pronostic, de réussite ou d'échec, mais un facteur lourd pèsera sur l'avenir du pays : l'irrésistible montée en puissance de la Chine et l'incertitude de ce qu'en seront les effets sur les petits pays voisins. Les éléments positifs sont l'énormité du marché chinois et le dynamisme de son économie. Mais ce même dynamisme, combiné à d'immenses gisements de main-d'œuvre à très bas coût, peut tout aussi bien soumettre le Viêtnam à une concurrence trop rude et, in fine, le vassaliser économiquement. 


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1. Toutes les données chiffrées mentionnées dans cet article ont été tirées de la base statistique de la Banque asiatique de développement.

2. Sont considérées comme pauvres, selon les standards de mesure internationaux, les personnes ayant un revenu inférieur à 1 dollar par jour.

3. Il est intéressant de noter que ce constat vaut aussi bien pour les pays qui se réclament du " socialisme " que pour ceux qui sont fermement " capitalistes ".

4. Ce sont en effet 1,5 million de personnes supplémentaires qui arrivent chaque année sur le marché du travail du fait de la seule croissance démographique.


Lien d'article :https://www.lajauneetlarouge.com/le-vietnam-une-nouvelle-reussite-du-modele-de-developpement-asiatique/

3. Le développement technologique amélioreront les perspectives d'emploi au Vietnam

18/03/2021 16:07

Les developpements technologiques amélioreront les perspectives d'emploi à l'avenir au Vietnam, 243% des travailleurs souhaitant apprendre afin de s’adapter à différentes technologies et 34% souhaitant maîtriser une technologie spécifique. Tels sont des résultats d'une sondage sur la technologie, les emplois et les compétences dans l’économie numérique au Vietnam. Ce sondage a été publié le 15 mars par le cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers (PwC).

L'enquête sur la technologie, les emplois et les compétences dans l’économie numérique au Vietnam, effectuée du 12 novembre au 27 décembre 2020, a recueilli un total de 1.146 réponses de travailleurs vietnamiens d'entreprises et bureaux.

Optimisme


Selon 90% des travailleurs interrogés, la technologie changera leurs emplois actuels à moyen terme (6 à 10 ans), tandis que 83% pensent qu'ils en ressentiront l'impact à court terme (3 à 5 ans).

Plus de 89% des personnes interrogées pensent que l'automatisation apporte plus d'opportunités que de risques. Environ 90% jugent que les développements technologiques amélioreront leurs perspectives d'emploi à l'avenir.

Inquiétudes

Malgré l'optimisme, la sécurité de l'emploi suscite des inquiétudes. Selon cette enquête, 45% ont également exprimé des inquiétudes quant aux impacts de l'automatisation sur l’emploi.

"Les résultats de l'enquête reflètent la présence et l'influence accélérées de la technologie sur le lieu de travail au Vietnam, et ce rythme de changement se poursuivra de manière rapide dans l’avenir. Il est important de donner la priorité à permettre aux employés et aux entreprises de mieux s'adapter aux nouveaux environnements technologiques, ainsi que de leur donner les moyens pour qu’ils puissent obtenir des résultats optimaux", a déclaré M. Grant Dennis, président de PwC Vietnam.

À cet égard, Dinh Thi Quynh Van, directrice générale de PwC Vietnam a estimé : "lorsque les entreprises veulent accélérer le développement technologique, il faut noter qu'à chaque étape, le facteur humain joue un rôle important. L'investissement dans la technologie peut se faire rapidement, mais il faudra  doter les employés des compétences dont ils auront besoin à l'avenir. Ces efforts faciliteront non seulement le développement des ressources humaines, mais également le développement global de l’entreprise à l’ère numérique".

Forte demande d'apprentissage

La nécessité d'adapter de nouvelles compétences résonne chez la majorité des personnes sondées  à l'enquête. Le rapport révèle qu'une majorité (93%) fait des efforts pour améliorer leurs compétences. Les compétences liées à la technologie occupent une place primordiale, 43% des travailleurs souhaitant apprendre afin de s’adapter à différentes technologies et 34% souhaitant maîtriser une technologie spécifique.

Il est encourageant de noter que 88% des Vietnamiens interrogés ont déclaré qu’ils avaient accès à la possibilité d'améliorer leurs compétences numériques dans leur lieu de travail. Cela montre que les entreprises font des efforts pour répondre aux besoins de perfectionnement de la main-d'œuvre.

À cet égard, alors que plus de la moitié des réponses disent que l'amélioration des compétences est la responsabilité de chaque personne, PwC estime que le gouvernement et les entreprises jouent un rôle important dans l’aide aux travailleurs à avoir accès des programmes de renforcement des compétences inclusifs.

"Le gouvernement, les entreprises et les établissements d'enseignement doivent travailler ensemble pour améliorer les compétences des travailleurs afin de répondre aux besoins d'une main-d'œuvre de haute qualité dans l'avenir et de stimuler une croissance inclusive et durable de la société et de l’économie", a suggéré Dinh Thi Quynh Van.

CPV/VNA/CVN


lien d'article: https://www.lecourrier.vn/le-developpement-technologique-amelioreront-les-perspectives-demploi-au-vietnam/907579.html

4. Les ressources humaines au cœur de la transformation digitale

08/01/2022 10:10

La transition numérique ne pourra advenir sans une formation adéquate des ressources humaines. L’État doit préparer efficacement un plan pour créer la force de travail de demain.

Lors du Salon mondial des télécommunications 2021- IUT Digital World 2021, tenu en octobre dernier, le Premier ministre Pham Minh Chinh a estimé que la transformation digitale était la bonne direction, contribuant à la fois à la promotion économique et garantissant les objectifs de protection de la santé et de la sécurité des habitants.

Le chef du gouvernement a souligné que le Vietnam était toujours fortement touché par le COVID-19, mais devrait reprendre sa croissance économique de manière durable. Dans cet objectif, les infrastructures numériques - les données et les plate-formes numériques nationales -, sont des facteurs clés pour accélérer le processus de transformation numérique.

La force des entreprises domestiques de technologie digitale jouera un rôle important dans la mise en œuvre réussie de ce processus pour garantir que l’économie numérique du Vietnam puisse représenter 20 % du PIB national d’ici 2025, puis 30% en 2030.

Accompagner les entreprises

Le ministre du Plan et de l’Investissement, Nguyên Chi Dung, a défini l’objectif selon lequel d’ici 2025, 100% des entreprises vietnamiennes aient accès au programme "Accompagner les entreprises vers une transformation numérique pour la période 2021-2025". Avec quatre objectifs : toutes les entreprises seront sensibilisées à la transformation numérique ; au moins 100.000 entreprises bénéficieront d’un soutien technique en la matière ; au moins 100 autres seront prises en charge en tant que modèles réussis typiques à multiplier ;  établir un réseau d’experts comprenant au moins 100 organisations et individus chargés de fournir des solutions à la transformation numérique des entreprises et de soutenir le développement des plate-formes numériques.

La transformation digitale est et sera l’un des objectifs importants du développement économique du Vietnam. Pour que le processus soit une réussite, une attention toute particulière devra être portée à la formation de la main-d’œuvre.

Le propriétaire d’une compagnie de tourisme par exemple sera soucieux que ses employés soient bien formés et familiers avec les solutions du cloud. Les problèmes pourraient venir si les employés n’ont pas de compétence suffisantes pour analyser et utiliser toutes les données qui sont aujourd’hui collectées.

Lorsque les entreprises mettent en œuvre la transformation numérique, elles apportent des outils, des technologies, des solutions ou des plate-formes numériques pour transformer les données, leurs processus et leurs modèles commerciaux.

Les ressources humaines devront se transformer pour s’adapter à l’environnement de travail numérique ainsi qu’aux clients numériques. Les ressources humaines sont également le facteur décisif pour assurer le taux de remboursement du fonds d’investissement des projets de transformation digitale des entreprises. Un projet de transformation numérique peut être divisé en trois phases : élaboration d’un plan pour la mise en œuvre ; déploiement et fonctionnement.

Dans les deux premières phases, l’entreprise doit investir pour mettre en œuvre les étapes du projet. La troisième est l’étape où l’entreprise récupère le fonds d’investissement.

Plus la main-d’œuvre utilise efficacement et rapidement les solutions technologiques, plus les bénéfices générés pour aider les entreprises à récupérer rapidement le capital investi seront importants. Tous les projets de transformation numérique ainsi que technologique doivent inclure des programmes de formation et de management permettant aux ressources humaines de comprendre et de s’engager à utiliser la solution dans la pratique.

Former les ressources humaines
 
Les besoins en formation des ressources humaines au service de la transformation digitale sont importants dans la société. Il faut mettre l’accent tout d’abord sur les travailleurs dans tous les secteurs, publics et privés. Le manque de compétences et de connaissances numériques entrave la transformation digitale numérique et réduit la productivité de cette main-d’œuvre. Ensuite, il est nécessaire de former aux compétences numériques les étudiants et individus sur le point d’entrer sur le marché du travail.

Enfin, il est important de doter de connaissances et compétences les élèves des 11e et 12e classes pour que ces futures ressources humaines soient capables de s’adapter et de répondre aux exigences de la transformation numérique.

Le gouvernement devrait mettre en œuvre rapidement des activités pour promouvoir la formation des ressources humaines numériques à travers les tâches spécifiques suivantes : créer un comité directeur du développement des ressources humaines numériques, comprenant des experts de quatre ministères (Éducation et Formation ; Sciences et Technologies ; Travail, Invalides de guerre et Affaires sociales ; et Information et  Communication). Il est nécessaire d’avoir un programme de développement des ressources humaines numériques d’ici cinq ans et vision pour dix ans. Les ressources allouées doivent également être spécifiques et détaillées pour chaque année et dans chaque domaine. Il faut étudier et émettre un cadre de référence des compétences numériques et guider les localités à mettre en œuvre des critères d’évaluation de la compétitivité dans ce domaine.

Les ressources humaines numériques doivent être formées et développées dans les domaines importants suivants : compétences numériques, connaissances fondamentales en nouvelles technologies numériques et connaissances spécialisées.
 
Tuân Anh - Huong Linh/CVN

Lien d'article: https://www.lecourrier.vn/les-ressources-humaines-au-c%C5%93ur-de-la-transformation-digitale/945398.html